• Continent de déchets

    Comment lutter contre les "continents" de déchets qui se forment dans les mers et océans

    Si notre planète est composée de continents classiques, les déchets engendrés par nos activités se concentrent sous l'effet des courants marins pour former une véritable soupe de débris fragmentés que l'on assimile à de nouveaux continents, tant leur étendue est impressionnante. Le premier de ces nouveaux "continents" a été découvert en 1997 par le capitaine Charles Moore alors que son embarcation s'est retrouvée piégée dans une soupe de plastique au beau milieu du Pacifique. Il venait en fait "d'accoster" sur le 7ème continent auquel on donne aussi le nom de Grande Plaque de déchets du Pacifique (Great Pacific Garbage Patch)... Cette masse de détritus qui flotte à perte de vue n'est que peu émergée et elle n'est donc pas facilement repérable par les satellites. Elle est composée de déchets produits par l'activité humaine. Ils proviennent des navires et des continents riverains et sont transportés par le vent, les courants et les fleuves vers la mer. Soulignons que 80 % de la pollution marine vient de la Terre. Ce "continent" est situé entre Hawaï et la Californie et sa taille est estimée à près de 3,5 millions de km², soit un tiers de la superficie de l'Europe ! Il est estimé que ce "continent" de déchets totalise un poids de 3,5 millions de tonnes et jusqu'à un million de déchets par km². Malheureusement, cette plaque de déchets n'est pas unique et en surface comme en profondeur, des plaques comme celle-ci se forment là où les courants marins convergent. Début 2010, des scientifiques ont révélé que cette plaque a son équivalent dans l'océan Atlantique Nord ! D'une profondeur estimée à environ 10 mètres et d'une superficie équivalente à la France, la Belgique et la Grèce réunies, cette décharge flottante s'est formée à moins de 1000 kilomètres des côtes américaines. Et début 2011, l'expédition MED (Méditerranée En Danger) constituée d'un collectif de scientifiques européens et d'environnementalistes bénévoles a permis de constater, sans grande surprise, que la mer Méditerranée, l'une des plus polluées du monde, comprend environ 250 milliards de micro-fragments de plastiques en surface. Outre la pollution visuelle affligeante, ces micro-débris sont avalés par les animaux marins (oiseaux, tortues de mer, poissons, mammifères...) et finissent par obstruer leur système digestif entraînant leur mort. De plus, des micro-organismes se fixent sur ces bouts de plastiques, ce qui favorise le développement d'espèces invasives. D'une manière générale, c'est toute la chaîne alimentaire qui est compromise et on risque fort de retrouver des fragments de plastique dans le poisson que l'on mange...

    10 gestes pour préserver l'océan

    Vu que 80% des déchets marins proviennent des activités sur Terre, nous pouvons tous agir pour diminuer cette pollution qui entretient et forme les plaques de déchets.
    L'approche de l'été est plus que jamais l'occasion de suivre les 10 engagements que nous propose la fondation Maud Fontenoy :
    -1-Je n'abandonne pas mes déchets sur la plage. L'été, les poubelles des plages débordent. Pour éviter que les détritus finissent dans la mer, je les ramène à la maison et je les trie avant de les jeter !
    -2-Je respecte les sentiers côtiers. Ces chemins nous permettent de profiter des richesses du littoral sans déranger la faune et la flore qui y vivent.
    -3-Je ne marche pas dans les dunes. Elles protègent nos côtes et pour les préserver à notre tour il ne faut pas arracher les plantes qui y poussent ni y marcher ou circuler en deux roues.
    -4- Je m'engage en participant à des actions de protection de l'environnement marin. Les initiatives ne manquent pas dans ce domaine ! Chaque été, la Fondation Maud Fontenoy organise par exemple une grande tournée des plages françaises pour sensibiliser à la protection des océans.
    -5-Je laisse les fonds marins intacts ! En plongée, je fais attention à ne pas abîmer les coraux avec mes palmes et je ne remonte aucun « souvenir » à la surface.
    -6-Je mange du poisson de saison. Comme pour les fruits et les légumes j'achète des produits de la mer de saison. Je respecte ainsi les cycles de reproduction et le bien-être des espèces marines.
    -7- Je consomme responsable. Privilégier l'achat de produits biodégradables et utiliser des détergents " verts " contribue à la sauvegarde de nos océans. Ces détergents ne polluent pas les cours d'eau qui se jettent dans la mer et permettent de réduire notre impact sur l'environnement.
    -8-Je navigue vert ! Plaisanciers, ayez les bons réflexes. Evitez de jeter vos ordures par-dessus bord, bannissez les produits toxiques pour nettoyer vos embarcations. Enfin, utilisez un dispositif anti-débordement pour ne pas répandre de carburant dans l'eau.
    -9- En mer, je gère mes déchets. Pour vos détritus, adoptez le principe des 3 R : Réduire, Recycler et Réutiliser ce qui peut l'être !
    -10-Je limite mes émissions de gaz à effet de serre. Saviez-vous que les océans absorbent une grande partie du CO2 présent sur la planète? Aujourd'hui la mer devient de plus en plus acide à cause des trop grandes quantités de gaz à effet de serre que nous produisons. Au quotidien, nous pouvons limiter nos émissions : privilégiez la marche à pied, le vélo, les transports en commun ou le covoiturage. Ou choisissez le train plutôt que l'avion lorsque c'est possible. Vous rendrez ainsi service à notre planète. A terre comme au large !
    260 millions de tonnes de plastique sont produits chaque année dans le monde. Une production en croissance de 9% par an en moyenne et qui dépend fortement de la croissance économique mondiale. Or, environ 20 % de ce plastique n'est ni recyclé ni collecté et même lorsqu'il est collecté, il est souvent stocké dans des décharges à ciel ouvert... Emportés par le vent, les rivières, puis les fleuves, les déchets qui échappent au circuit traditionnel de traitement finissent bien souvent leur course dans les estuaires ou dans l'océan.
    Les plus optimistes nous assurent que les avancées technologiques solutionneront tous les problèmes environnementaux... En attendant, toutes les économies au monde poussent les citoyens à consommer davantage pour entretenir coûte que coûte un système complètement insensé qui génère une pollution planétaire. Plutôt que d'attendre des solutions miracles provenant de décideurs qui sont souvent à l'origine même des ces pollutions généralisées, il nous appartient, à chacun d'entre nous, d'agir au quotidien pour un monde plus respectueux et plus sain.

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