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    flagthaiCOUP D’ETAT

    23/05/2014

    La communauté internationale condamne le putsch
    les Shinawatra "convoqués"

    L'armée qui a pris le pouvoir jeudi en Thaïlande et limité un certain nombre de libertés pour semble-t-il tenter de mettre un terme à sept mois de crise politique, a arrêté plusieurs personnes jeudi et dressé une liste de 23 personnes du clan Shinawatra et leurs proches qu’elle "convoque" ce vendredi, alors que la communauté internationale condamne ce nouveau coup d’Etat.
    Le Premier ministre renversé, Niwattumrong Boonsongpaisan, et son gouvernement se sont vu "ordonner" de "se présenter" au nouveau régime militaire, qui a pris le nom de Conseil national pour le maintien de la paix et de l'ordre.
    Plusieurs membres de la famille de l'ancien chef de gouvernement Thaksin Shinawatra, renversé par le précédent putsch de 2006 et qui reste malgré son exil le facteur de division du royaume, sont également convoqués vendredi à 10H00 (03H00 GMT). Sont notamment visés sa soeur Yingluck, Première ministre destituée fin mai, et Somchai Wongsawat, leur beau-frère, également chassé du pouvoir par la justice en 2008.
    L'armée a aussi forcé les manifestants des deux bords, campant dans Bangkok, à rentrer chez eux, et interdit les rassemblements politiques de plus de 5 personnes. Les militants ont largement obtempéré dans les heures qui suivaient.
    La Constitution a également été suspendue, à l'exception du Sénat et de la section sur la monarchie. Après moins de trois jours de loi martiale, destinée selon l'armée à forcer au dialogue les acteurs civils de la crise politique, le puissant chef de l'armée de terre, le général Prayut Chan-O-Cha, est apparu dans l'après-midi à la télévision afin d'expliquer que le coup était nécessaire, "pour que le pays revienne à la normale".
    Le général a mis en avant la violence dans le pays, qui a fait 28 morts depuis le début de la crise à l'automne dernier, la plupart lors de tirs ou de jets de grenades en plein Bangkok par des auteurs inconnus:
    "Tous les Thaïlandais doivent rester calmes et les fonctionnaires doivent continuer à travailler comme d'habitude", a-t-il ajouté.
    Il a cependant instauré un couvre-feu qui est entré en vigueur à 22H00 (15H00 GMT), jusqu'à 05H00 dans tout le pays. Mais ce couvre-feu n’était toutefois pas total, des exceptions ayant été prévues pour notamment les voyageurs et les personnels navigant arrivant de l’étranger dans la nuit, ainsi que les personnes dont l’activité le justifiait comme les urgentistes ou certains ouvriers ou encore les personnes malades. Les militaires ont par ailleurs semble-t-il accordé des dérogations. Certains bars de nuits étaient même ouverts à 22h annonçant une ouverture tardive jusqu’à 2h du matin sur Pat Pong (quartier Silom).
    Toutes les radios et télévisions, y compris les chaînes étrangères, ont dû interrompre leurs programmes et diffuser les bulletins du nouveau régime. Prayuth a également menacé de bloquer les réseaux sociaux en cas de contenu critique.

    La circulation était très dense jeudi soir dans Bangkok, alors que l'annonce d'un couvre-feu pour 22h faite vers 18h, forçait les Thaïlandais dans 24 provinces à rentrer chez eux précipitamment. Le métro aérien a fermé à 21h. Néanmoins, de nombreux magasins et petits commerces de rues étaient encore ouverts peu avant 22h. Les manifestants anti-gouvernementaux avaient quitté le siège du gouvernement jeudi soir quelques heures avant l'heure du couvre-feu.

    "Pas de justification"

    La communauté internationale, de l'ONU à l'UE, en passant par les États-Unis, a condamné le putsch, réclamant un retour rapide à un gouvernement démocratique.
    Le secrétaire d'état américain John Kerry a déclaré qu'il n'y avait "pas de justification à ce coup d'état militaire", prévenant de conséquences "négatives" entre les deux alliés, notamment en matière de coopération militaire.
    Le président français François Hollande a lui demandé des élections et le respect des "droits et libertés fondamentaux".
    Le royaume compte désormais 19 coups d'état ou tentatives en quelque 80 ans. Le précédent, en 2006, a entraîné une série de crises politiques faisant descendre tour à tour dans la rue les ennemis et les partisans de Thaksin Shinawatra.
    La crise actuelle n'en est que le dernier soubresaut. Elle avait commencé à l'automne par des manifestations réclamant le départ de sa sœur Yingluck, au pouvoir depuis 2011 et dont le gouvernement avait tenté de faire passer une loi d'amnistie centrée sur Thaksin largement décriée, jusque dans son propre camp. Elle a été destituée par la justice début mai, mais les manifestants demandaient toujours la fin du "système Thaksin", qu'ils associent à une corruption généralisée.
    Certains observateurs estiment que la crise est liée à une lutte de pouvoir pour s'assurer de qui sera à la tête du gouvernement au moment de la succession du révéré roi Bhumibol Adulyadej, 86 ans. D'autres y voient avant tout une lutte de pouvoir entre des oligarchies ou des castes, les unes se relevant d'une monarchie forte et du maintien d'un certain ordre traditionnel, les autres trouvant plutôt leur intérêt dans un modèle de société plus moderne et libéral.
    L'annonce du coup d'état jeudi est survenue deux heures après la reprise de négociations entre rivaux politiques dans un complexe militaire de la capitale.
    Peu avant, la confusion a régné parmi les journalistes sur place quand les principaux leaders politiques des deux camps ont été emmenés sous escorte militaire dans des véhicules militaires. L'armée n'a pas précisé s'ils avaient été officiellement arrêtés ni où ils avaient été conduits.

    Le Premier ministre renversé "en lieu sûr"

    Quant au Premier ministre par intérim Niwattumrong Boonsongpaisan, représenté par des ministres aux négociations, il est "en lieu sûr", selon un de ses collaborateurs.
    L'un de ses ministres, Chalerm Yubamrung, a lui été interpellé par les militaires, selon son fils.
    Les militaires avaient instauré mardi la loi martiale, dénoncée d'emblée par certains comme un putsch ne disant pas son nom et qui donnait déjà des pouvoirs très renforcés à l'armée qui a justifié son action par la nécessité d'empêcher la Thaïlande de devenir une nouvelle "Ukraine ou Égypte" après des mois de réticence à intervenir.
    "Le coup n'est pas une solution du tout à la crise. Cela va devenir la crise", s'est inquiété Pavin Chachavalpongpun, de l'université de Kyoto au Japon.
    Les Chemises rouges, puissant mouvement pro-gouvernemental dont les partisans qui étaient rassemblés dans une banlieue de Bangkok se sont pour l'instant dispersés, pourraient notamment réagir.
    Alors que les partisans du gouvernement renversé réclamaient des élections au plus tôt, celles de février ayant été invalidées par la justice, les manifestants de l'opposition voulaient un Premier ministre "neutre", nommé par le Sénat, en l'absence de chambre basse du Parlement, dissoute en décembre.
    « thai TVEtat des lieux »
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