• Société

    08/07/14

    « Quand on fait le bien, on reçoit des mérites, mais quand on fait le mal, on gagne de l’argent »

    Le directeur du site d'information en ligne Thmey Thmey, Ky Soklim, s'interroge sur les changements de valeur de la société cambodgienne.

    Autrefois, la société khmère donnait de la valeur à une personne en se basant sur quatre points : son honnêteté, ses hautes connaissances, son esprit nationaliste et ses biens. En revanche, au XXIème siècle, les biens sont considérés comme le premier privilège de la reconnaissance sociale. Quels sont les risques pour une société lorsqu’elle donne une valeur excessive aux billets verts ?
    A une certaine époque, quand les jeunes et les enfants passaient devant les personnes plus âgées qu’eux, ils devaient baisser la tête un peu pour leur exprimer le respect. Les personnes âgées les admiraient alors trouvant qu’ils étaient bons et bien éduqués. Les meilleurs étudiants étaient reconnus par leurs établissements scolaires, leurs communautés, leurs familles ou le gouvernement. Les politiciens nationalistes qui s’opposaient contre l’invasion des étrangers et la mauvaise gouvernance étaient soutenus et aimés pour toujours par la masse populaire.
    De leur côté, les riches étaient généralement respectés et admirés car les biens qu’ils accumulaient, dans la plupart des cas, étaient issus d’activités légales, autrement dit, leurs biens accumulés n’étaient pas à l’origine de la souffrance de la société. Il semble actuellement que les bonnes pratiques susmentionnées s’éloignent petit à petit de la société khmère. En cause, le matérialisme et la course aux titres honorifiques. Cette inclination tend à paralyser cette société. Une société qui semble avoir oublié ces valeurs anciennes à travers lesquelles l’on reconnaissait des gens, une société qui ne reconnaît plus les gens honnêtes, cultivés et nationalistes car ces gens ne sont pas riches et n’ont pas de grades.

    Pourquoi la société khmère devient-elle matérialiste ?
    Cette inclination, lui est-elle préjudiciable ?

    Cette nouvelle tendance s’explique par la vague de la mondialisation qui met en avant le matériel et les titres honorifiques. Mais, pour certains pays dont la population est bien éduquée, la valorisation des biens de consommation est encore sous le contrôle.
    Au Cambodge, faute d’éducation, les habitants sont facilement séduits par les nouvelles voitures, les motos modernes, les habitations de luxe, les bijoux, les vêtements, les téléphones mobiles, la dernière mode des ordinateurs, etc.. Inconsciemment, l’un cherche à imiter l’autre. Naturellement, les gens convoitent ce qui est nouveau et moderne bien qu’ils soient dans une situation défavorisée.
    Ainsi, les gens osent-ils tout faire pour avoir de l’argent. Comme dit un slogan ironique : « Quand on fait le bien, on récupère des mérites, mais quand on fait le mal, on gagne de l’argent ». Ils vendent leur conscience pour leurs propres intérêts (certains déclarent qu’ils sont nationalistes, mais en réalité, ils sont totalement corrompus). Ils deviennent plus égoïstes, ils font tout pour leur compte. L’enseignement supérieur ne les attire pas, car s’ils ont beaucoup de connaissances mais sans argent, ils ne sont pas reconnus par la société. Les êtres humains ne veulent plus faire le bien, ils oublient le principe d’honnêteté et la théorie du Karma du bouddhisme qui désigne que le cycle des causes et des conséquences liées à l’existence des êtres sensibles. Un certain nombre de jeunes acceptent de vendre leur corps et la perte de la « virginité » des jeunes hommes et des jeunes femmes est oubliée si ceux-ci possèdent beaucoup de biens. Autrement dit, le matériel peut faire taire les gens. On n’ose critiquer les mauvaises personnes qui sont aisées et honorées, aussi nuisibles soient-elles.
    Là est le véritable danger, quand le matérialisme porte atteinte à la morale sociale. Les dirigeants du pays, surtout le ministère de l’Éducation et chaque famille doivent commencer par méditer sur cette idée : « Une personne de valeur est un individu qui a fait le bien pour sa famille, sa communauté et sa nation, ce n’est pas celui qui s’enrichie en exploitant la nation ou qui la fait souffrir ».

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