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    Tag dans les toilettes

    Un 2e graffiti dans des toilettes lui vaut une 2e peine

    Un Thaïlandais sexagénaire emprisonné pour avoir griffonné un graffiti jugé lèse-majesté dans des toilettes publiques, a écopé vendredi de 18 mois supplémentaires pour les mêmes faits, quelques jours après que le Parlement européen a exprimé ses préoccupations vis-a-vis de la "détérioration de la situation des droits de l'homme en Thaïlande après le coup d'État illégal en mai 2014" .
    Ophas Chansuksei, vendeur de rue âgé de 68 ans, purge actuellement une peine de prison de 18 mois après avoir été condamné par un tribunal militaire en mars, pour un graffiti dans des toilettes d’un centre commercial, jugé insultant pour le roi.
    Vendredi, le même tribunal l’a de nouveau condamné à 18 mois pour un message similaire écrit dans le même endroit.
    "Les enquêteurs ont ouvert deux affaires contre lui car il a écrit sur deux portes de toilettes", a expliqué son avocat, Sasinan Thamnithinan, de l'ONG Thai Lawyers for Human Rights.
    Les faits reprochés à Ophas Chansuksei remontent à octobre 2014: dans les toilettes d'un centre commercial de Bangkok, il avait critiqué la junte militaire arrivée au pouvoir par un coup d'Etat en mai 2014, en faisant référence au roi Bhumibol Adulyadej.
    La phrase ne peut être retranscrite ici ni citée par l’avocat de l’accusé sous peine de poursuites.
    Après sa première condamnation en mars, Ophas s'était dit soulagé que sa peine ait été réduite. Tout comme sa femme. Mais cette dernière avait néanmoins avoué être "déprimée et surtout inquiète quant à ses conditions de vie en prison". "Nous vivons avec notre fille de 25 ans et c'est la première fois que nous sommes séparés depuis des années", avait-elle confié.
    Dans un pays où le roi est vénéré comme un demi-dieu par la plupart des habitants, une condamnation pour lèse-majesté est souvent synonyme de mort sociale pour le condamné mais aussi pour ses proches.

    Nombre d'affaires en forte hausse

    La loi de lèse-majesté en Thaïlande, l'une des plus sévères au monde, suscite une forte autocensure pour ce qui concerne la famille royale, y compris de la part des médias étrangers basés à Bangkok.
    Depuis sa prise de pouvoir en mai 2014, les militaires ont fait de la lutte contre le crime de lèse-majesté leur cheval de bataille, dans un contexte de grande incertitude liée à la succession du roi Bhumibol Adulyadej, 87 ans. La junte a mobilisé des dizaines de patrouilleurs de l’Internet pour repérer tous propos insultants la monarchie.
    De fait, les poursuites et condamnations pour lèse-majesté sont en constante augmentation depuis le coup d'Etat et les peines souvent très lourdes.
    Selon l'ONG de défense des droits de l'Homme, iLaw, près d’une soixantaine d’affaires de lèse-majesté seraient en cours actuellement.
    Selon l'article 112 du code pénal thaïlandais, toute personne offensant le roi, la reine, son héritier ou le régent est passible de jusqu'à 15 ans d'emprisonnement.
    Néanmoins, si la justice thaïlandaise se veux intransigeante sur les affaires de lèse-majesté, le webmaster d'un média thaïlandais fondé par un leader ultra-royaliste a écopé d'une simple peine avec sursis pour avoir publié un faux bulletin de santé du roi, le 30 septembre dernier, une peine étonnamment légère et inédite.
    Les critiques dénoncent le fait que la loi de lèse-majesté est souvent utilisée pour neutraliser les opposants politiques, notamment les partisans des Chemises rouges, mouvement soutenant la famille politique de Thaksin Shinawatra et de sa sœur Yingluck, dont le gouvernement élu a été balayé du pouvoir par le coup d'Etat de mai 2014.

    Incompréhension de la communauté internationale

    Le 8 octobre dernier, le Parlement Européen a adopté une résolution déplorant les violations des droits de l'homme en Thaïlande après le coup d'État de mai 2014, citant notamment la loi contre le crime de lèse-majesté.
    "Le Parlement exprime ses préoccupations quant à la +détérioration de la situation des droits de l'homme en Thaïlande après le coup d'État illégal en mai 2014+ et demande instamment aux autorités thaïlandaises de lever les restrictions répressives sur le droit à la liberté et à l'exercice pacifique des autres droits de l'homme", a indiqué le Parlement européen via un communiqué.
    La résolution, qui se base sur plusieurs états de faits tels que les cas d’esclavages, le traitement des migrants ou encore la censure des médias, dénonce également le fait que "le nombre d'incarcérations en vertu de la loi de lèse-majesté a fortement augmenté depuis le coup d'État". Et elle "incite les autorités à réexaminer la +loi de lèse-majesté+ pour éviter qu'elle n'entrave l'exercice pacifique du droit à l'expression politique et à renoncer au recours généralisé à cette loi pour des cas non pertinents".
    Le gouvernement thaïlandais a aussitôt exprimé sa déception vis-à-vis de la position européenne, estimant qu’elle ne reflétait pas la réalité sur le terrain et ignorait les efforts récents de la Thaïlande pour protéger et promouvoir les droits de l’homme.
    En août, les Nations unies s’étaient dites "consternées" par les sentences "disproportionnées" prononcées ces derniers mois pour des cas de lèse-majesté, citant notamment deux condamnations à 28 et 30 ans de prison, le 7 août, d’un homme à 30 ans de prison et d’une femme à 28 ans pour avoir publié sur Facebook des messages jugés insultants pour la famille royale.

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