-
Economie au point mort
L’économie thaïlandaise
toujours au point mortLe produit intérieur brut de la Thaïlande a progressé de 0.3% durant les trois premiers mois de cette année, selon des données officielles diffusées lundi. Des résultats loin de ce que la junte avait annoncé il y a un an en prenant le pouvoir, promettant de relancer l’économie après plusieurs mois de turbulences politiques.
L’économie thaïlandaise affiche une croissance trimestrielle de janvier à mars de 0.3% par rapport au trimestre précédent, a annoncé lundi le Conseil national du développement économique et social (NESDB), qui a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l’année.
En glissement annuel, la croissance du premier trimestre arrive à trois pourcents, estime le NESDB.
Mais pour Krystal Tan, économiste pour Capital Economics, ce chiffre est "exagéré par une base de comparaison faible au premier trimestre 2014, lorsque la croissance s’était contractée alors que la crise politique était à son paroxysme".
Durant cette période, Bangkok était en effet paralysée par des manifestations contre le gouvernement de Yingluck Shinawatra qui fut finalement renversé quelques mois plus tard par un coup d’Etat du 22 mai.
Le NESDB s’attend à ce que l’économie thaïlandaise atteigne un taux de croissance entre 3 et 4% cette année.
Ses prévisions précédentes tablaient sur 3,5 à 4,5% pour 2015, une performance que nombre d’analystes avaient alors trouvé optimistes.
La Banque Mondiale estime que la croissance pour 2015 avoisinera les 3,5%.
La junte au pouvoir a promis d’injecter plusieurs milliards d’euros dans l’économie, principalement au travers de méga projets d’infrastructures attendus de longue date.
Mais les analystes indiquent que les dépenses publiques et les revenus accrus du tourisme n’ont pas suffi à compenser la chute des exportations et la baisse de la consommation domestique.
"Il n’y a eu aucun signe de forte récupération économique," a déclaré à Bloomberg News Benjarong Suwankiri, économiste à la Thai Military Bank (TMB).
"La croissance restera lente si seules les dépenses gouvernementales montrent des signes de reprise alors que la consommation, les investissements et les exportations restent faibles", a-t-il ajouté.
Les secteurs clés de l’agriculture thaïlandaise – dont le riz et le caoutchouc – ont été malmenés par la baisse globale des prix, réduisant le volume des récoltes et pesant sur la bourse des Thaïlandais.
Le royaume reste aussi l’un des pays les plus endettés d’Asie du Sud-est, ce qui tend à miner la confiance des ménages.
En 2014, l’économie thaïlandaise avait progressé de 0,7%, sa plus faible progression des trois dernières années.
-
Commentaires