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Mousson
Le gouvernement demande une aide internationale
La Birmanie a formellement demandé mardi une aide internationale pour faire face dans plusieurs régions du pays aux importantes inondations, qualifiées de "désastre naturel majeur" par les Nations unies.
"Les autorités birmanes ont aujourd'hui officiellement demandé l'aide internationale", a indiqué mardi dans un communiqué le Bureau des Nations unies de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
L'ONU précise toutefois œuvrer déjà aux côtés d'autres ONG avec le gouvernement pour "soutenir la réponse humanitaire depuis le début de l'inondation le 30 juillet".
Des pluies diluviennes ont provoqué ces derniers jours une montée des eaux rapide et plusieurs glissements de terrain, faisant 46 morts et provoquant l'évacuation de plus de 210.000 personnes dans le pays.
Dans le nord et l'ouest du pays, des milliers de maisons, de terres agricoles, de ponts et de routes ont été détruits et certaines zones sont coupées du reste du pays.
Le ministre birman de l'Information Ye Htut a indiqué à l'AFP qu'une liste officielle des besoins avait été envoyé auprès de l'ONU mardi, précisant que devant l'ampleur de la crise, les ressources locales n'étaient pas suffisantes.
"Nous avons réagi immédiatement. Mais dans certaines zones, il n'y a tout simplement pas de ressources, par exemple pas de bateaux pour sauver les gens", a-t-il reconnu.
Pour lui, certaines zones dans la région de Sagaing sont confrontés à la "pire catastrophe naturelle depuis 100 ans".
De son côté, Shwe Mann, le président du Parlement, un ancien général, a publié une déclaration pour demander une aide internationale "urgente" pour "sauver des vies".Alerte aux crues dans le delta
Prévenant que les bilans pourraient s'aggraver, Eamonn Murphy, le coordinateur de l'action humanitaire des Nations unies, a estimé qu'il s'agissait d'"une catastrophe naturelle majeure".
Mais a toutefois ajouté que le gouvernement était "davantage préparé" cette année. "Il y aura davantage de victimes des inondations", a également déclaré Phyu Lei Lei Tun, du ministère de la protection sociale, ajoutant qu'une alerte aux crues avait été émise dans la région du delta de l'Irrawaddy.
Des dizaines de soldats ont embarqué mardi matin dans des hélicoptères militaires à Sittwe, la capitale de l'Etat Rakhine (ouest), alors que les secouristes luttent pour atteindre les villages isolés.
Dans cette région, environ 140.000 personnes, principalement des musulmans Rohingyas, vivent dans des camps après avoir été déplacés à la suite de heurts meurtriers qui les ont opposés à des bouddhistes.
Certains de ces camps auraient été endommagés par les vents violents qui ont accompagné ces pluies charriées par le cyclone.
Un officier de police de Sittwe, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, a déclaré à l'AFP que le dimanche 37 personnes avaient été tuées tandis qu'au moins sept sont portées disparues.
En 2008, la junte birmane qui dirigeait le pays avait été accusée de négligence et d'indifférence lors de sa gestion des catastrophes provoquées par le cyclone Nargis, qui a fait près de 140.000 morts ou disparus.
Dans les autres pays asiatiques touchés par les fortes pluies amenées par le cyclone Komen, notamment l'Inde et le Pakistan, le niveau de l'eau amorçait sa décrue.
En Inde, au moins 180 personnes ont péri et 1,2 million ont dû être hébergées dans des camps de secours tandis qu'au Pakistan voisin, les autorités ont dénombré 118 morts et plus de 800.000 personnes ont été touchées par ses intempéries.
Ces deux pays connaissent tous les ans des inondations et des glissements de terrain au moment de la mousson.
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