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Le chef de la junte thaïlandaise et nouveau Premier ministre, Prayuth Chan-O-Cha, a reçu dimanche l’approbation royale pour son gouvernement, lequel est composé pour une bonne partie de militaires, alors que l’armée accroit sa mainmise sur la politique du royaume. Près d’un tiers des quelque 32 membres du nouveau gouvernement Prayuth sont des officiers militaires. Parmi eux figurent de proches alliés de Prayuth et acteurs clés des turbulences politiques qui ont affecté le pays ces dernières années, comme l’ancien chef de l’armée, le général Anupong Paojinda, qui était en fonction au moment de la répression sanglante des manifestations "Chemises rouges" de 2010. Anupong s’est d’ailleurs vu attribuer le portefeuille de l’Intérieur. Les ministères de la Défense, de la Justice, des Affaires Etrangères et du Commerce seront aussi dirigés par des généraux retraités ou d’active. Le chef de la Marine est à l’Education et le chef de l’armée de l’Air devient ministre des Transports. Au total, 12 militaires d’active ou retraités occupent des postes ministériels. La partie civile du cabinet est composée d’alliés de longue date des militaires, tels que Sommai Pasri, qui va diriger le ministère des Finances – un ministère dans lequel il avait déjà œuvré en tant que vice-ministre après le précédent putsch de 2006. "Sa Majesté a approuvé les membres du cabinet" mis en place par Prayuth, selon un décret royal publié dimanche. La semaine dernière, le Roi Bhumibol, agé de 86 ans et qui fait l’objet d’une étroite surveillance médicale, avait approuvé Prayuth comme Premier ministre. Depuis le coup d’Etat du 22 mai, la junte a muselé l’opposition. Et la nomination d’Anupong est très clairement perçue comme un signe fort du désir des hommes au pouvoir de poursuivre sur la ligne dure vis-à-vis des opposants politiques. Un autre allié proche de Prayuth, le général Prawit Wongsuwan, retrouve le portefeuille de la Défense, qu’il avait dirigé sous le gouvernement d’Abhisit Vejjajiva, lequel avait été duré de 2009 à 2011. Prayuth avait expliqué avoir pris le pouvoir pour mettre un terme à sept mois de manifestations meurtrières contre le gouvernement de Yingluck Shinawatra, soeur de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra. Il a prévenu que la junte serait maintenue en parallèle au gouvernement (le temps d’engager des réformes censées assainir la politique et la société) et qu’aucune élection n’aurait lieu avant octobre 2015 malgré les appels de la communauté internationale à un retour rapide à la démocratie. Les opposants au gouvernement renversé par le coup d’Etat en mai aspirent à ce que ces réformes visent le milliardaire en fuite, l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, et sa famille qu’ils accusent de corruption et de népotisme. Les fidèles du clan Shinawatra ont été évincés des principaux postes ministériels, des administrations provinciales, des grandes entreprises publiques et de la police dans le cadre d’une vaste purge politique. Les détracteurs de la junte mettent en doute la capacité de ce gouvernement composé de militaires anti-Thaksin à résorber les divisions politiques du pays. Des personnalités comme les généraux Anupong Paojinda et Dapong Ratanasuwan (le nouveau ministre de l’Environnement) sont notamment détestés par les partisans des Shinawatra pour leur rôle dans la répression des manifestations de 2010. Le recours par Prayuth aux militaires pour son cabinet pourrait amener les Thaïlandais à "s’unir" et "paradoxalement… les aider à retrouver un nouveau souffle dans leur soutien à Thaksin", a déclaré Paul Chambers, directeur de recherche à l’institut du Sud-est asiatique de Chiang Mai.
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