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Trafic humain encore
Quatre camps-prison découverts
200 migrants retrouvés à Songkhla
Près de 200 migrants détenus par des trafiquants ont été retrouvés dans la seule province de Songkhla depuis la découverte d’un réseau de camps-prison dissimulés dans la jungle, a indiqué la police samedi.
Poussée par les appels du chef de la junte, Prayut Chan-O-Cha, à mettre fin au trafic d’êtres humains en dix jours, la police a lancé une vaste opération contre les trafiquants de Songkhla, province limitrophe de la Malaisie et sillonnée de chemins de contrebande.
Selon les experts, cette action tardive contre des gangs, connus depuis longtemps pour opérer avec l’aide de responsables locaux corrompus, a eu pour effet de mettre les trafiquants sur la défensive.
Il en résulte que de très nombreux Rohingyas du Bangladesh et de Birmanie ont été abandonnés à leur sort tandis que leurs geôliers se terrent.
"Jusqu’ici, 199 victimes ont été retrouvées dans la seule province de Songkhla", a déclaré samedi un responsable de la police régionale, le Général Puthichart Ekachant.
Au total, les autorités ont découvert quatre camps secrets dans la jungle depuis le 1er mai, ainsi que 33 corps, retrouvés dans divers états de décomposition, la plupart ensevelis dans des tombes anonymes.
L’an dernier, les Etats-Unis avaient relégué la Thaïlande au bas de leur classement des pays par rapport à leur capacité à combattre l’esclavage moderne.
Le prochain rapport du Département d’Etat est attendu tout prochainement, et la Thaïlande a plaidé auprès de Washington pour éviter de se trouver de nouveau dans le dernier tiers du tableau.
Trente-six mandats d’arrêt ont été émis durant la dernière opération de répression, selon le porte-parole de la police, Prawut Thavornsiri.
Onze arrestations ont été réalisées jusqu’ici, selon Puttichart.
Plus de 50 policiers, parmi lesquels des officiers supérieurs, ont par ailleurs été transférés pour complicité ou pour n’avoir pas agi contre ce sinistre commerce.
Le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies (UNHCR) estime que 25.000 Rohingyas de Birmanie et du Bengladesh ont tenté de quitter leur pays par bateau durant le premier trimestre 2015, soit deux fois plus qu’en 2014.
Au moins 300 personnes seraient mortes de faim, de déshydratation et d’abus par les marins selon un communiqué de l’UNHCR vendredi.
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