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Elections
Pas d’élections en Thaïlande avant septembre 2016
La junte au pouvoir en Thaïlande depuis un an a annoncé mercredi que les prochaines élections ne seraient pas organisées avant septembre 2016, repoussant encore l'échéance d'un retour à un gouvernement civil.
En prenant le pouvoir grâce à un coup d'Etat en mai 2014, le chef de la junte Prayut Chan-O-Cha, aujourd'hui Premier ministre désigné, avait d'abord indiqué que des élections seraient organisées dans les 15 mois.
Mais ce calendrier a déjà été modifié plusieurs fois.
Les militaires affirment que certaines réformes sont nécessaires avant.
La Constitution est notamment en cours de réécriture. "Le Premier ministre estime que les élections auront lieu en septembre (2016)", a déclaré à des journalistes le porte-parole de la junte, le colonel Werachon Sukondhapatipak, après une rencontre entre Prayut et une délégation d'ambassadeurs de l'ONU à Bangkok.
La junte avait évoqué récemment des élections mi-2016 mais ce calendrier ne prenait pas en compte un possible référendum sur la nouvelle Constitution, souhaité par Prayut.
Cette dernière a déjà subi une dizaine de réécritures depuis la fin de la monarchie absolue en 1932 ;la plupart du temps après des coups d'Etat militaires.
Prayut affirme que la nouvelle Constitution (accompagnée d'une campagne anti-corruption) permettra de mettre un terme à des années de paralysie politique.
Mais ses détracteurs y voient avant tout la mise en place de mécanismes visant en priorité à empêcher les Shinawatra de revenir au pouvoir par le jeu des élections.
Selon le projet, pour les futures élections, un système de représentation proportionnelle similaire à celui de l'Allemagne sera mis en place pour favoriser les petits partis et les gouvernements de coalition.
Mais pour éviter toute paralysie législative sous les coalitions, les Premier ministres n’auront pas à être élus directement par le peuple et les députés ne pourront devenir ministres afin de réduire leur influence.
Les partis menés par Thaksin, sa famille ou ses lieutenants ont gagné toutes les élections depuis 2001, mais ont à chaque fois été mis hors jeu par des coups d’Etat ou des décisions de justice.
L'an dernier, la sœur de Thaksin, Yingluck, alors Premier ministre élue, a été destituée par la Cour Constitutionnelle début mai, quelques jours avant que l’armée ne prenne le pouvoir le 22 mai et renverse sont gouvernement, exhaussant les vœux des manifestants qui occupaient les rues depuis sept mois.
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