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Elections
Le parti au pouvoir serein malgré la popularité de Suu Kyi
Des motocyclistes habillés de vert, des posters du président Thein Sein et des chanteurs juchés sur un camion-sono... le parti majoritaire birman faisait campagne mercredi dans la capitale Naypyidaw et affiche sa confiance malgré la popularité de l'opposante Aung San Suu Kyi.
Quelque 30 millions de Birmans sont appelés aux urnes le 8 novembre pour les premières élections libres dans le pays depuis plus de 25 ans.
Depuis plusieurs semaines, l'opposante et prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, à la tête de la Ligue nationale pour la démocratie (LDN) qui fut enfermée pendant plus de 15 ans à l'époque de la junte militaire, multiplie les meetings dans le pays. A chaque fois, son passage attire les foules.
Mais le parti au pouvoir, l'USDP, emmené par d'anciens généraux ayant abandonné l'uniforme pour prendre part aux élections controversées de 2010, estime être bien placé pour l'emporter lors de ces législatives. La page Facebook du parti annonçait, il y a quelques jours, être en mesure de l'emporter avec "plus de 75%" des voix, une revendication qui a provoqué une avalanche de commentaires ironiques d'une partie des internautes.
Dans Naypyidaw, les partisans des ex-généraux réformateurs entendaient bien donner de la voix mercredi.
Armés de T-shirts, de bandeaux, de casquettes et de drapeaux verts, ils avaient pris position dans une artère de la capitale, dansant sur de la musique pop. Parmi eux, Than Naing, agriculteur, est heureux des réformes engagées par le président Thein Sein depuis 2011. Année qui marqua l'autodissolution de la junte et l'ouverture du pays, coupé du monde pendant des décennies.
Peu après, une grande partie des sanctions imposées au pays ont été progressivement levées.
"Si l'USDP gagne, nous les agriculteurs nous aurons la paix et l'économie sera meilleure. Tout sera parfait", explique-t-il à l'AFP.Nous avons changé
A proximité, un militaire à la retraite ne veut pas de rupture brutale dans un pays qui fut gouverné pendant plusieurs décennies par des généraux.
"Je suis un ancien soldat... Je crois complètement en l'USDP", affirme Kyaw Myint Oo, en référence à la loyauté que le parti attend des forces armées.
Lors de sa campagne pour le "changement", la LND exploite le ressentiment profond d'une grande partie des Birmans contre les anciens dirigeants militaires, qui se sont enrichis pendant que le pays sombrait dans la pauvreté et l'isolement.
L'USDP a répondu avec un slogan qui clame: "Nous avons changé".
Mais le parti au pouvoir, qui a été accusé de tricherie lors des élections de 2010, largement remportées par la LND, est accusé aujourd'hui d'utiliser la religion à des fins électorales.
Dans une Nation en proie à une montée du bouddhisme extrémiste, certains sont également tentés d'agiter les sentiments antimusulmans pour séduire les électeurs.
D'après les observateurs, aucun parti ne serait en mesure de remporter 75% des voix. Mais les dispositions constitutionnelles continuent à avantager l'USDP: un quart des sièges des deux assemblées sont réservés à des militaires non élus, alliés tout trouvés pour ce parti constitué d'anciens généraux.
A Rangoun, Tin Maung Win, candidat de l'USDP pour le district de Mingaladon affiche une confiance sans faille: "Oui, c'est vrai... nous allons gagner assez largement".
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