Curepipe
Des Miquelons a l'océan
Les bords du lac
Na Kleuä
Les 2 collines
Tour de Koh
LarnWat Yan,d'une pagode a une autre...
Le ruisseau des crocos
Source : http://www.notre-planete.info/actualites/1471-continent_dechets_pacifique_nord
Ce qui pose problème c'est le temps nécessaire à la dégradation de ces plastiques (estimé entre 500 et 1000 ans) et la toxicité des éléments qui les composent. L'exemple le plus classique étant la tortue qui s'étouffe avec des sacs plastiques confondus avec des méduses. Avec de telles concentrations de plastique, toute la chaîne alimentaire est affectée puisque les plus petits morceaux sont ingérés par des oiseaux, de petits poissons qui seront à leur tour mangés par de plus gros... Ainsi, Greenpeace estime qu'à l'échelle de la Terre, environ 1 million d'oiseaux et 100 000 mammifères marins meurent chaque année de l'ingestion de plastiques. Selon des scientifiques américains de l'Institut Océanographique Scripps, 3 poissons sur 10 ont ingéré du plastique dans le Pacifique Nord, soit 24 000 tonnes de plastiques boulottées par les poissons chaque année dans cette zone. Rebecca Asch, chercheuse à l'Institut Océanographique Scripps indique que "dans cette zone la plupart des morceaux de plastique sont très petits. Les déchets ont été dégradés par la lumière du soleil et les courants océaniques. Donc ça n'a rien à voir avec une bouteille ou un sac en plastique. Ce sont des tous petits morceaux de plastique de la taille d'un confetti (largeur inférieure à 5 mm). En fait ils ont la même taille que le plancton dont se nourrissent les poissons. C'est pour ça qu'ils mangent le plastique, c'est parce qu'ils le confondent avec du plancton." François Galgani, responsable à l'Ifremer de projets environnementaux précise que "la dégradation des plastiques est très variable selon le type de polymère qui les constitue et selon leur épaisseur. Certains restent en surface (polyéthylène, polypropylène) tandis que d'autres coulent (polycarbonate, polyvinyle). Les microplastiques sont plutôt issus de la dégradation progressive des premiers". On compterait des centaines de milliards de microplastiques dans les océans, 250 milliards rien qu'en Méditerranée. Ce "continent" attire des animaux marins comme les pélicans et les tortues marines dont l'espérance de vie se trouve alors diminuée. Au total, plus de 267 espèces marines seraient affectées par cet soupe colossale de déchets selon le rapport de Greenpeace.Enfin, ces grains de plastique agissent comme des éponges, fixant de nombreuses toxines dont des polluants organiques persistants (POP), connus pour leur nocivité et leur capacité à voyager autour du globe. Ainsi, Bisphénol A, phtalates, DDT et PCB se retrouvent dans ces morceaux de plastique à des concentrations jusqu'à 1 million de fois supérieures aux normales !
Selon une expédition menée en 2009 par l'Institut d'océanographie Scripps (Université de San Diego - USA) et dont les résultats ont été publiés en mai 2012, ce continent de déchets favorise également certains insectes marins. Ainsi, l'insecte Halobates sericeus (ou patineur de mer) profite des détritus qui flottent pour pondre dessus. En effet, cet insecte dépose naturellement ses oeufs sur des plumes d'oiseaux, des coquilles, des pierres ponces (donc qui flottent)... Cette multiplication de nouveaux supports est donc une aubaine qui contribue à leur développement. Malheureusement, cela devrait contribuer à déséquilibrer l'écosystème marin en augmentant également la population de crabes, friands des halobates...
Chaque année, environ 250 millions de tonnes de plastique sont produits : 6,4 millions de tonnes de déchets sont jetés / déversés dans les océans chaque année, soit plus de 21 fois le poids de l'Arche de la Défense. Or, leur durée de vie peut atteindre 1000 ans ! Et les plastiques biodégradables ne représentaient en 2012 que 0,27% de la production mondiale... Dans ces conditions et en l'absence de mesure radicale, le gyre du Pacifique Nord pourrait atteindre la taille de l'Europe d'ici une vingtaine d'années... Malheureusement, le nettoyage de cet océan de déchets semble insurmontable, la superficie à couvrir est trop importante et les coûts seraient colossaux selon Marcus Eriksen, directeur de recherche et d'éducation à la Algalita Marine Research Foundation : "il n'y a rien que nous puissions faire maintenant, à l'exception de ne pas faire plus de mal." De plus, cela serait dommageable aux organismes qui survivent sur ce nouvel "eldorado". En attendant d'avoir plus d'éléments corroborant l'ampleur de ce phénomène - notamment par des photos à grande échelle, aujourd'hui introuvables sur les nappes de déchets plastiques - plusieurs missions ont été lancées à l'assaut du "continent de déchets" comme celles de l'Algalita Marine Research Foundation, le projet Kaisei, et celle du CNES. Près de 15 ans après sa découverte, cette abomination colossale engendrée par nos activités semble enfin susciter un peu plus d'intérêt, alors que des soupes de déchets ont maintenant été observées dans presque tous les océans du globe, et même dans les Grands Lacs américains...
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