• Yingluck

    Le procès de Yingluck,
    atout maître de la junte

    L’ancienne Premier ministre thaïlandaise, Yingluck Shinawatra, doit comparaitre devant la justice mardi dans le cadre d’un procès qui s’ouvre pour négligence et qui pourrait l’envoyer en prison pour dix ans tout en portant un coup sévère à la domination politique de sa famille.
    C’est la première fois que Yingluck, qui est la sœur du milliardaire Thaksin Shinawatra, lui-même ancien Premier ministre, doit faire face à une attaque en justice de cette envergure.
    Elle est accusée de négligence criminelle dans un programme populiste, qui s’est révélé désastreux, de subventions à destination des riziculteurs.
    Le programme consistait à acheter leur riz aux cultivateurs deux fois au-dessus du prix du marché.
    Yingluck n’est pas accusée de corruption mais de ne pas avoir agi pour éviter des faits de corruption supposés dans le cadre de ce programme qui a coûté plusieurs milliards d’euros à l’Etat thaïlandais.
    Cette affaire avait alimenté la colère de ses opposants qui avaient occupé les rues de Bangkok pendant sept mois en 2013 et 2014, jusqu’à ce que le chef de l’armée déclare la loi martiale le 20 mai 2014, puis renverse le gouvernement par un coup d’Etat deux jours plus tard.
    Yingluck avait du céder son poste de Premier ministre le 7 mai 2014, après que la Cour Constitutionnelle l’a destituée pour abus de pouvoir dans une autre affaire.
    En janvier, l’Assemblée nationale législative (NLA), qui fait office de Parlement et dont les membres ont été nommés par les putschistes, a interdit Yingluck d’activité politique pour cinq ans par rapport au programme de subventions aux riziculteurs.
    Mais avec ce procès, elle risque jusqu’à dix ans de prison, une issue qui pourrait ruiner toute chance de retour en politique lorsque les militaires rendront le pouvoir.
    Condamnation explosive Selon certains analystes, ce procès est l’ultime action de la junte pour neutraliser le clan Shinawatra depuis leur prise de pouvoir.
    "Ce procès intervient pour écarter Yingluck de la scène politique de manière permanente," estime Paul Chambers, directeur de recherches à l’Institut des affaires du Sud-est asiatique à Chiang Mai.
    "Mais la mettre derrière les barreaux – une sympathique femme Premier ministre – la ferait passer pour une martyre," ajoute-t-il.
    Pavin Chachavalpongpun, expert de la politique thaïlandaise à l’université de Kyoto, ajoute que condamner Yingluck risque de faire exploser la colère des "Chemises rouges", le mouvement de soutien au clan Shinawatra, qui est resté très clame depuis le coup d’Etat.
    "La jeter en prison susciterait la résurrection des Chemises rouges et les amènerait à sortir du bois et à combattre le NCPO," prédit Pavin, en faisant référence au nom officiel de la junte, le Conseil National pour la Paix et l’Ordre.
    Certains diplomates étrangers à Bangkok disent ne pas écarter l’éventualité, dans le courant de l’année, d’un retour à des grands mouvements de contestation au régime.

    Tenir Thaksin en respect

    Néanmoins, pour Thitinan Pongsudhirak, expert en sciences politiques à l’université Chaulalongkorn, les militaires chercheraient davantage à utiliser la menace du procès de Yingluck comme moyen de pression sur le clan tout entier pour s’assurer l’immobilité de ce dernier, plutôt que pousser pour une vraie condamnation.
    Une pratique courante dans la vie politique thaïlandaise.
    "Les chefs d’accusation contre elles, criminels et autres, vont s’enliser aussi longtemps qu’elle et les forces fidèles à son frère Thaksin se comporteront et joueront le jeu correctement.
    S’ils s’agitent et se mobilisent contre le coup, alors le nœud se resserrera autour d’elle," estime-t-il.
    Yingluck a défendu elle-même le programme de subventions controversé disant qu’il avait "élevé la qualité de vie des cultivateurs de riz" dans le nord-est, région la plus pauvre d’un pays dans lequel les subsides alloués aux pauvres sont depuis longtemps une pierre d’angle de la politique thaïlandaise.
    "En tant que Premier ministre, j’ai toujours été honnête et servi les Thaïlandais, qui ont voté pour mon gouvernement.
    Je n’ai rien fait de mal du tout," a écrit Yingluck dans un communiqué publié sur sa page Facebook en février après l’annonce des chefs d’inculpation contre elle.
    La junte doit également se pencher cette semaine sur la décision de tenir ou non un référendum sur la nouvelle Constitution présentée comme indispensable pour résorber les divisions dans le royaume, juguler la corruption et supprimer le népotisme.
    Les putschistes avaient annoncé qu’ils tiendraient des élections début 2016, mais un référendum pourrait bousculer ce calendrier de plusieurs mois.

    « sécurité Boat people !!! »
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