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    Alimentation

    Des solutions innovantes pour nourrir 9 milliards de personnes

    Insectes et fruits de baobab. Des aliments insolites qui pourtant pourraient demain assurer votre santé, grâce aux idées développées par d’audacieux entrepreneurs. L’innovation au service de la nourriture et de la gastronomie, c’est le thème de la conférence qui s’est déroulée mercredi 10 juin sur une idée de la C.F.C.I.I. De nombreuses personnalités étaient présentes, notamment Olivier Brochet, consul général de France à Milan, Alain Berger, commissaire du Pavillon de la France à Expo 2015 et Hervé Pottier, directeur de Business France Italie.
    “La France et l’Italie, deux pays connus pour leur gastronomie dans le monde“ : une réputation soulignée Olivier Brochet, mais surtout une réalité économique puisque la France est la première puissance agricole en Europe avec 70 milliards d’euros de production et 8% des emplois agricoles et l’Italie occupe le 3ème rang. L’alimentation, est un secteur d’avenir pour les deux nations, particulièrement concernées par le défi de demain : "comment va-t-on nourrir 9 milliards de personnes à l’horizon 2050 afin que le plaisir culinaire soit accessible à tous“ demande Alain Berger.
    La solution ? l’innovation ! La France a mis en place des politiques favorables à la recherche et au développement, comme le programme French Tech, qui dispose d'un budget de 200 millions d’euros, pour accélérer la création de startups. Le territoire compte 70 pôles de compétitivité et la BPI (banque publique d’investissement), en 2014 a mobilisé près de 14 milliards d’euros pour les entreprises, dont 27 millions d’aides à l’innovation. Voici trois cas concrets d’entrepreneurs, qui ont réalisé leurs rêves avec style et passion.

    Matahi, plus fort que le taureau !

    “C’est l’équivalent de 30 oranges en vitamine C, ça contient 4 fois plus de calcium que le lait , c’est 35 fois plus antioxydant que le raisin… et avec Matahi on veut changer le monde !" expliquent inspirés Alexandre Giora et Raphael Girardin, créateurs de la boisson énergisante. Ils ont inventé un jus de fruit de baobab dont le goût se trouve quelque part entre la poire, l’ananas et l’abricot, dans un modèle éco-responsable. En 2008, ils ont fondé une coopérative de 7 associations de femmes au Bénin, où la situation politique est stable, pour la collecte des fruits. La pulpe, une fois conditionnée, est exportée par bateau en France, où est confectionnée la boisson. Il leur a fallu deux ans de recherche et développement pour concevoir un procédé qui permet de presser le fruit tout en conservant toutes ses propriétés.

    Micronutris, les superchips pour l’apéro

    “Nous sommes la première ferme d’élevage d’insectes comestibles en Europe“, affirme Ludovic Craïssac, responsable communication de Micronutris. Une entreprise de jeunes, installée à Toulouse sur près de 650 mètres carrés. Leurs produits ? des grillons domestiques et des verres de farine. Très croustillants, plutôt salés ou aromatisés au thym, ils s’assimilent vraiment à des chips. Ça fond légèrement en bouche. Prenez-en donc une bonne poignée ! Micronutris a d’ailleurs développé une gamme “apéro“. Des superchips, puisque contrairement aux chips traditionnelles, celles-ci vous offrent un apport nutritionnel incroyable. Omega 3, minéraux (fort en magnésium et en phosphore), et surtout le plein de protéines. 10g de verres de farine déshydratés équivaut à 100g de steak de boeuf. Des propriétés qui font des insectes un aliment du futur, pour la majorité des chercheurs. Vous n’y échapperez pas, donc autant s’y mettre avec plaisir. Pour vos aider à passer la barrière psychologique, la société a crée des gammes plus glamour, avec des pâtes, des macarons ou encore du chocolat !
    Les fondateurs de Micronutris ont souhaité intégrer leur propre chaîne de production, de l’élevage à la transformation, à la commercialisation. Une garantie de qualité selon Ludovic Craïssac : “contrairement à des compagnies d’Asie, par exemple, qui importent leurs insectes, nous on les élève chez nous, avec nos carottes, nos courgettes et nos céréales bio ! “. Les déjections des insectes, servent ensuite d’engrais aux légumes, un micro cercle de la vie.
    Le crédit d’impôt recherche (CIR), leur a permis de financer 30 % des frais de technologie et d’embaucher un ingénieur en CDI. Le CIR, permet aux entreprises de déduire de leurs impôts 30 % de leurs dépenses de recherche et d’enveloppement (jusqu’à 100 millions d’euros). “En 2013, l’avantage fiscal a été de 6 milliards d’euros pour les entreprises“, explique Hervé Pottier. Autre mesure qui va dans le même sens, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), qui en 2014 a permis d’alléger le coût du travail de 6 %. Le CICE offre aux sociétés la possibilité de soustraire de leurs impôts 6 % du coût de la masse salariale, dont les salaires sont inférieurs à 3.000 euros.

    Acquerello, la vraie rizvolution au pays des pâtes

    Piero Rondalino est à la tête de sa petite entreprise familiale : Acquerello. “Nous sommes 5, un qui s’occupe de la partie agriculture, un autre de la production, un autre de la commercialisation, un autre de la communication, et moi qui supervise le tout ! “, raconte avec le sourire Piero Rondalino. Il a souhaité être présent tout au long de la chaîne de production pour avoir une forte crédibilité sur le marché.
    La société produit du riz de type Carnaroli de très grande qualité. Lors de l’élaboration du riz blanc, le riz de base perd sa gemme, qui lui donne ses valeurs nutritionnelles excellentes pour la santé et son goût particulier. Grâce à un système innovant, Piero Rondalino a réussi à réaliser “le seul riz blanc intégral“, car il conserve la précieuse gemme.
    Aujourd’hui, la compagnie compte 16 employés, et enregistre un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros. 73 % de leur production est exportée à l’étranger, ce qui leur permet de conserver une présence suffisamment forte en Italie (15 % dans les magasins, 12 % dans les restaurants). Piero Rondalino, fier de ses traditions et avide de modernité, conclut : “en Italie, le jeudi on mange les gnocchis, le samedi les tripes, il faut trouver un jour pour le riz ! “.

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